Article de Vie locale - Publié le Lundi 11 Décembre 2017

Temps des activités périscolaires : quel bilan ?

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    Lors du Conseil de Paris des 20/21 novembre dernier, Nicolas Bonnet Oulaldj est revenu sur la nécessité de faire un bilan précis de la réforme des rythmes éducatifs et de la mise en place des activités périscolaires à Paris sur la base de 2 séquences de 1 h 30 le mardi et le vendredi après-midi. Une nécessité au moment où dans de nombreuses villes ces activités ne sont plus proposées et qu'on assiste à un retour à la semaine de 4 jours.

Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du groupe communiste au Conseil de Paris, a demandé, lors de la séance du Conseil de Paris de fin novembre 2017, un bilan de la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires et la mise en place d’une grande concertation avec les parents et les enseignants. Cette réforme, initiée par le ministre socialiste Vincent Peillon, modifiait le rythme scolaire dans le but d’alléger la journée de l’élève. La semaine scolaire était rallongée (le mercredi matin), mais la journée était allégée par la mise en place d’activités périscolaires gérées par les collectivités. A Paris, ce dispositif s’est mis en place à partir de septembre 2013 sur la base de de 1 h 30 d’activités périscolaires le mardi et le vendredi de 15 h à 16 h 30. Cette réforme a suscité de vives polémiques. Certains estimaient en effet que la priorité était de de se centrer sur la lutte contre l’échec scolaire et de concentrer les moyens sur l’aide aux enfants en difficultés. Par ailleurs le coût de cette réforme étant à la charge des collectivités, sa mise en œuvre n’assurait pas une égalité de traitement selon les territoires. Au fil des années, la ville de Paris a dû renforcer le dispositif initial pour répondre aux dysfonctionnements et insatisfactions que cette réforme a générés. Le nouveau gouvernement risque maintenant de porter un coup fatal à cette réforme en laissant aux collectivités le choix de revenir à la semaine de 4 jours.

Intervention de Nicolas Bonnet Oulaldj, au Conseil de Paris des 21 et 22 novembre 2017

Madame la Maire,

Comme beaucoup d’entre nous, j’assiste aux Conseils d’école dans mon arrondissement. Les rentrées passent mais un sujet demeure : celui de la réforme des rythmes scolaires, sujet soulevé par enseignants et parents d’élèves.

Vous le savez, le Groupe communiste a toujours été contre la réforme des rythmes scolaires et contre les choix qui ont été faits au moment de son application. Ces choix sont encore discutés et discutables à bien des égards.

Nous déplorons les mesures de l’actuel gouvernement. En laissant aux collectivités le choix d’organiser la semaine sur 4 ou 5 demi-journées, il remet en cause le principe de l’éducation nationale ; il crée une rupture d’égalité du service public d’éducation sur le territoire. C’est d’autant plus vrai que le Ministre de l’éducation a indiqué baisser le niveau du fonds de soutien aux activités périscolaires. Ce sera une difficulté de plus pour notre budget 2018 !

Je sais, cher Patrick, que les syndicats enseignants vous ont interpelé lors de votre rencontre le 19 octobre et lors du CDEN du 9 novembre, revendiquant une consultation des enseignants et des parents.

Aussi, je vous le demande, pouvons-nous rester sourds face aux demandes des enseignants et des parents d’élèves ? Continuerons-nous de nous féliciter de ces choix d’aménagement des rythmes éducatifs alors que ceux qui en subissent directement les conséquences demandent qu’on les entende ? 
Parents et enseignants pointent plusieurs difficultés.

Premier constat partagé : l’aménagement des rythmes scolaires n’a pas amélioré les conditions d’apprentissage et de fatigue des élèves. C’est gênant car c’était le but de cette réforme.

Ce constat est lié notamment à l’arythmie de la semaine à Paris : le lundi et le jeudi sont deux journées longues avec six heures de classe ; le mardi et le vendredi sont deux journées courtes, de quatre heures et demie ; le mercredi il n’y a que trois heures de classe. Il n’y a donc pas deux journées consécutives avec le même volume horaire.

Deuxième constat : cela rend particulièrement difficile la structuration du temps chez les enfants, et notamment les élèves de maternelle, qui ont besoin de régularité, de rituels et de repères fixes.
De plus, avec cette semaine décousue, le temps scolaire n’est plus un temps central de la journée des élèves, il devient un temps parmi les autres, ce qui nuit aux apprentissages scolaires.

Troisième constat : le partage des locaux entre les enseignants et les animateurs des temps périscolaires est dans notre ville une question est particulièrement aigue. Du fait du manque d’espace, les ateliers périscolaires se tiennent dans les salles de classe. Les enseignants relèvent ainsi fréquemment la dégradation du matériel scolaire ; les salles de classe ne sont pas adaptées à la pratique de certains ateliers des temps d’activités périscolaires : je vous mets au défi de pratiquer le cirque ou la danse dans une classe. Dans un même lieu, les règles ne sont plus les mêmes pour les enfants : animateurs et enseignants n’ont pas les mêmes exigences. On dépossède les enseignants de leur outil de travail : ils ne peuvent plus préparer leur travail ou recevoir les parents dans leur classe.

Madame la Maire, je vous le demande : Pouvons-nous avoir un bilan clair de la mise en place des nouveaux rythmes scolaires ? Pour cela êtes-vous en mesure d’engager une grande concertation avec les parents et les enseignants de notre académie sur ce sujet ?

Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du groupe PCF au Conseil de Paris

Le 22 novembre 2017