Article de Vie locale - Publié le Jeudi 10 Décembre 2015

Travail du dimanche : nouveau coup d’Etat à Paris!

Malgré l’opposition du Conseil de Paris, le gouvernement a tranché autoritairement à la fin septembre en créant à Paris 12 zones touristiques internationales. Pour obtenir l’autorisation d’ouvrir tous les dimanches et jusqu’à minuit, les patrons des grands magasins avaient multiplié les promesses : doublement des salaires pour le travail du dimanche, création de 8 000 emplois, respect du volontariat… Une fois les décrets parus, les patrons remettent en cause tous les engagements qui sont revus à la baisse, voire parfois totalement bafoués. Au détriment des salariés, en particulier des femmes, dont les conditions de travail et de vie vont être rendues plus difficiles
  • Les élus communistes parisiens (ici Nicolas Bonnet président du groupe PCF/Front de gauche au Conseil de Paris et Didier Le Reste, conseiller de Paris) ont particpé aux différents rassemblements organisés par les syndicats du commerce pour refuser l'extension du travail le dimanché et en soirée.

Alors que l’avis de la Mission d’Information et d’Evaluation sur le travail dominical et nocturne, approuvé en Conseil de Paris en février 2015, affirmait son opposition à la généralisation du travail du dimanche, le gouvernement a décidé de passer en force.

Utilisant à trois reprises l’article 49-3 à l’Assemblée Nationale pour lui imposer un texte à l’évidence minoritaire, le ministre Macron a récidivé en décidant à la place des élus de Paris de la création et du périmètre des Zones Touristiques Internationales.

C’est là la marque d’un mépris de la démocratie locale qui lève le voile sur les réelles intentions du gouvernement, à savoir généraliser le travail du dimanche et de nuit dans le commerce, répondant en cela aux intérêts des patrons des grandes enseignes commerciales.

Cette stratégie dogmatique va accentuer la précarité des conditions de vie et de travail des salariés et affaiblir les petits commerçants indépendants de proximité qui contribuent pourtant à la spécificité de Paris.

Comme ils l’ont signifié à la nouvelle ministre du travail par un courrier en date du 07/09/2015 et l’ont démontré à diverses reprises, les élus et militants communistes continueront de s’opposer à ces politiques libérales avec les forces sociales et citoyennes concernées.

A fortiori, une étude de l’office de tourisme de Paris montre que seulement 15% des touristes viennent à Paris pour « faire des achats » et que les touristes hors Union Européenne restent en moyenne six jours dans la capitale, suffisamment pour faire des courses au-delà du dimanche !

Le travail du dimanche et de nuit constitue un enjeu social et sociétal et pose en creux une question éminemment politique : dans quelle société voulons-nous vivre ? A savoir, l’Homme doit-il être  au service de la financiarisation de l’économie, d’une société de consommation à outrance ?

Ou considère-t-on, et c’est la conception des communistes, l’Homme comme un être social ayant des activités citoyennes, culturelles, sportives et ayant besoin de temps de repos ?

 

           

Ancien conseiller de Paris, en charge de la Politique de la ville et de l’intégration. (2014-2020)