La bataille des 18 grévistes se poursuit avec de nouvelles initiatives ! Déjà 4 mois de lutte, une plainte déposée par chacun des grévistes et la CGT, des lettres écrites au Premier Ministre et aux Ministres de l’Intérieur, de la Justice et du Travail, de multiples pressions subies par les travailleurs, des menaces de mort à l’encontre de militants… et toujours aucune réponse positive de la Préfecture de police de Paris et du gouvernement.
Face à cela, le « Collectif des cinéastes pour les sans-papiers » regroupant plus de 100 cinéastes a décidé de réagir en réalisant une vidéo de 3 minutes 30 relatant les raisons pour lesquelles ils se sont mis en grève. Cette vidéo est diffusée dans une centaine de salles de cinéma en France. Parmi les cinéastes signataires de cette vidéo, figurent, entre autres, Christophe Ruggia, Pascale Ferran ou encore Josiane Balasko.
Dans ce film, les 18 grévistes reviennent sur les raisons de leur présence en France : « tu quittes ton pays, car tu es homosexuelle et que l’on veut te tuer pour cela » ou « parce que tu n’as pas la bonne religion et que l’on veut te tuer pour cela ». Sont ensuite évoquées les raisons pour lesquelles ils ont travaillé bd de Strasbourg : « je voulais faire un travail honnête, je ne voulais pas vendre de la drogue, je ne voulais pas me prostituer ». Après avoir parlé de leurs conditions de travail, ils finissent en rappelant que si « leur voix s’éteint », ce serait une victoire pour « les patrons mafieux ». L’une des grévistes conclut « nous ne voulons pas disparaitre ! ».
Ce film a été présenté le 22 octobre au cinéma Le Louxor dans le 10e. Le lendemain, les grévistes étaient convoqués au tribunal de grande instance de Paris qui devait statuer sur l’expulsion (ou pas) du salon. La décision a été reportée au 6 novembre prochain.
Il est maintenant urgent que l’Etat prenne ses responsabilités et choisisse son camp : celui des travailleurs qui osent se dresser contre un système et sortir du travail dissimulé ou celui du gérant qui le soir de la liquidation judiciaire a dit : « ça n’a jamais marché comme ça à Château d’Eau ! Faire des contrats de travail, payer les travailleurs, ça ne marche pas et ça ne marchera jamais » ?