Article de Vie locale - Publié le Mercredi 10 Juin 2015

Une nouvelle évacuation des exilés : toujours plus violente, toujours sans solution !

  • Lundi 8 juin, nouvelle évacuation des exilés regroupés devant la halle Pajol, après celle du campement de la Chapelle et  celle du parvis de l'église St Bernard. Avec une intervention très violente des forces de police, malgé la présence de nombreux habitants, militants associatifs et politiques et d 'élus communistes, écologistes et du parti de gauche.

  • Afin de protéger les exilés, les militants associatifs et politiques se sont interposés face aux forces de police pour empêcher les arrestations. Parmi les élus venus apporter leur soutien, ici Emmanuelle Becker, conseilère communiste de Paris.

  • Après plusieurs charges policières visant à casser le cordon constitué par les militants, plus de 80 exilés ont été embarqués de force dans les cars de la police. L'opération a duré plusieurs heures et mobilisé plus d'une centaines de policiers et gendarmes.

Lundi 8 juin, la halle Pajol, où les exilés qui avaient été évacués du campement de la Chapelle se trouvaient depuis trois jours, a été également évacuée. Plus de 80 exilés ont été brutalement arrêtés. Une partie est encore en centre de rétention.

Outre les violences policières absolument inadmissibles contre des personnes, exilés, habitants, militants associatifs, militants et élus communistes, écologistes et du Parti de gauche, la réaction face aux exilés est parfaitement indigne.

Ces personnes, majoritairement soudanaises et érythréennes, ont fui des pays en guerre, traversées des mers dont les drames de ces dernières semaines nous rappellent la dangerosité. Arrivées ici, elles ne demandent qu'un logement et sont traitées depuis des mois par le mépris. Malgré les alertes répétées des élus communistes du 10ème depuis le mois de novembre 2014, la Mairie s’est désintéressée de leur sort jusqu’au moment où un risque sanitaire réel a servi de prétexte à une évacuation qui n’a réglé aucun problème. Un grand nombre d’exilés se sont retrouvés sur le parvis de l’église Saint Bernard d’où ils ont été expulsés, puis se sont regroupés devant la Halle Pajol.

Durant tout le week-end, les élus communistes n'ont eu de cesse de demander à la Mairie de Paris l'ouverture d'un équipement public afin de gérer l'urgence, de laisser les associations reprendre leur travail auprès des exilés et de trouver des solutions de relogement pérenne pour tous. La seule réponse, sous ordre de Matignon, a été mardi les coups et la répression.

Si une partie a été envoyée en centre de rétention, d'autres sont sortis du commissariat, toujours sans aucune solution de relogement. Retour à la case départ.

Les communistes du 10ème se posent des questions : tout ça pour ça ? Que fait-on maintenant ? La Mairie de Paris va-t-elle enfin ouvrir un équipement public pour gérer l'urgence ou attendre qu'un nouveau camp se forme pour une nouvelle évacuation, avec le même degré de violences ? Si les ordres venaient de Manuel Valls ou de Bernard Cazeneuve, la Maire de Paris, Anne Hidalgo ne pouvait ignorer l’ordre d’évacuation ? Son silence est-il une caution de  la violence avec laquelle elle s'est passée ? L'a-t-elle demandée ?

Les communistes du 10ème demandent urgemment la libération des personnes aujourd'hui en rétention et l'ouverture immédiate à Paris de centres d'accueil et d'hébergement  permettant aux exilés d'être hébergés le temps le temps de choisir le dispositif correspondant à leurs souhaits (droit d'asile, MIE, ou transit vers un autre pays).

Il faut en finir avec l’Europe forteresse. Nous avons le devoir moral d’accueillir ceux qui souhaitent se reconstruire ici. La France doit aussi mettre en place les politiques permettant à chacun de vivre là où il est né, en créant  les conditions diplomatiques d’un arrêt des conflits, et en initiant par le co- développement des conditions de vie décentes sur tous les territoires de la planète.   

Pour la section du PCF 10