Lundi 8 juin, la halle Pajol, où les exilés qui avaient été évacués du campement de la Chapelle se trouvaient depuis trois jours, a été également évacuée. Plus de 80 exilés ont été brutalement arrêtés. Une partie est encore en centre de rétention.
Outre les violences policières absolument inadmissibles contre des personnes, exilés, habitants, militants associatifs, militants et élus communistes, écologistes et du Parti de gauche, la réaction face aux exilés est parfaitement indigne.
Ces personnes, majoritairement soudanaises et érythréennes, ont fui des pays en guerre, traversées des mers dont les drames de ces dernières semaines nous rappellent la dangerosité. Arrivées ici, elles ne demandent qu'un logement et sont traitées depuis des mois par le mépris. Malgré les alertes répétées des élus communistes du 10ème depuis le mois de novembre 2014, la Mairie s’est désintéressée de leur sort jusqu’au moment où un risque sanitaire réel a servi de prétexte à une évacuation qui n’a réglé aucun problème. Un grand nombre d’exilés se sont retrouvés sur le parvis de l’église Saint Bernard d’où ils ont été expulsés, puis se sont regroupés devant la Halle Pajol.
Durant tout le week-end, les élus communistes n'ont eu de cesse de demander à la Mairie de Paris l'ouverture d'un équipement public afin de gérer l'urgence, de laisser les associations reprendre leur travail auprès des exilés et de trouver des solutions de relogement pérenne pour tous. La seule réponse, sous ordre de Matignon, a été mardi les coups et la répression.
Si une partie a été envoyée en centre de rétention, d'autres sont sortis du commissariat, toujours sans aucune solution de relogement. Retour à la case départ.
Les communistes du 10ème se posent des questions : tout ça pour ça ? Que fait-on maintenant ? La Mairie de Paris va-t-elle enfin ouvrir un équipement public pour gérer l'urgence ou attendre qu'un nouveau camp se forme pour une nouvelle évacuation, avec le même degré de violences ? Si les ordres venaient de Manuel Valls ou de Bernard Cazeneuve, la Maire de Paris, Anne Hidalgo ne pouvait ignorer l’ordre d’évacuation ? Son silence est-il une caution de la violence avec laquelle elle s'est passée ? L'a-t-elle demandée ?
Les communistes du 10ème demandent urgemment la libération des personnes aujourd'hui en rétention et l'ouverture immédiate à Paris de centres d'accueil et d'hébergement permettant aux exilés d'être hébergés le temps le temps de choisir le dispositif correspondant à leurs souhaits (droit d'asile, MIE, ou transit vers un autre pays).
Il faut en finir avec l’Europe forteresse. Nous avons le devoir moral d’accueillir ceux qui souhaitent se reconstruire ici. La France doit aussi mettre en place les politiques permettant à chacun de vivre là où il est né, en créant les conditions diplomatiques d’un arrêt des conflits, et en initiant par le co- développement des conditions de vie décentes sur tous les territoires de la planète.
Pour la section du PCF 10