Article de Vie locale - Publié le Samedi 9 Décembre 2023

Urgence à refuser l’effondrement des transports publics d’Ile de France 

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    Le 7 décembre dernier, le jour où le conseil d’administration d’IDF Mobilités décidait une nouvelle augmentation des tarifs de transports, les communistes ont organisé une campagne de distribution de tracts d’information dans les gares d’Ile de France pour exiger une nouvelle politique de transports. Sur la photo, plusieurs militants communistes étaient mobilisés à la gare du Nord.

Depuis près de 2 ans, les communistes ont initié une campagne « Stop Galère » en raison de la dégradation des conditions de transports en Ile de France. Pour les usagers, c’est en effet une vraie galère avec des temps d’attente insupportables, des rames et des bus bondés, des incidents à répétition. Une pétition, signée par plus de 50 000 usagers, demandait à Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile de France et de IDF-Mobilités, de rétablir l’offre de transport d’avant la crise sanitaire. Mais l’abandon depuis 2020 d’une politique de recrutement et de formation des personnels roulants a eu pour conséquence de provoquer une pénurie de conducteurs. Cette pénurie est aggravée par les projets de privatisation voulus par Mme Pécresse qui vont contribuer à dégrader davantage les conditions de travail, à réduire les salaires et à rendre moins attractive cette profession. Même  Jean Castex, nouveau Président de la RATP, vient de reconnaitre dans les Echos qu'au moins 8 lignes de métro n'étaient plus en état d'assurer un service public de qualité.

En finir avec cette privatisation des transports en commun

La privatisation, c’est un choix éminemment politique que rien ne justifie, sinon la volonté de la droite d’aller à marche forcée vers la privatisation des services publics. Les élus communistes de la région estiment que le rachat des bus et des ateliers de maintenance coûterait près de 5 milliards d'euros à IDF mobllités et provoquerait un endettement massif l'empêchant d'assurer une reprise de la gestion des réseaux dans de bonnes conditions. De plus, chacun sait maintenant que les expériences de privatisation en matière de transports menées dans d’autres pays européens ont abouti à des échecs conduisant parfois à des retours au secteur public. Pourtant, Mme Pécresse prévoit de segmenter l’actuel réseau bus en 12 entités désorganisant la viabilité d’ensemble du système de transport. Par ailleurs, les entreprises qui seront retenues seront les moins disantes, choix qui ne privilégie pas la qualité du service d’exploitation et qui contribuera à dégrader encore les conditions de travail des personnels.

Une telle orientation qui ne présage pas une amélioration de la situation des modalités de transport pour les usagers doit être abandonnée. Une large mobilisation regroupant des élus de diverses sensibilités s’est mise en place et a obligé le gouvernement à retarder le calendrier de privatisation prévu par Mme Pécresse, mais il faut aller plus loin. Une tribune signée par 40 maires de la Région Ile de France qui a été publiée le 29 novembre dernier précisait que, si la RATP recentrait son activité uniquement en Ile de France, la régie pouvait conserver son monople de transport sur la région et ce, en conformité avec les directives européennes. Dans ces contions, la mise en concurrence n'était plus obligatoire et la privtisation ne correspondait plus à une injonction de Bruxelles.

De nouvelles hausses des tarifs annoncées pour 2024

Malgré une offre de transport réduite et un réseau dégradé, Mme Pécresse et le Ministre des transports se sont mis d’accord pour augmenter les tarifs de transports en commun pour 2024. Cette hausse intervient après l’augmentation historique de plus de 11% en janvier 2023. La nouvelle grille de tarifs a été adoptée le 7 décembre dernier pour 2024 lors du Conseil d’administration d’IDF Mobilités, malgré l’opposition des élus de gauche. Par exemple, le Pass Navigo mensuel coûtera l’an prochain 86,40 € (+ 2,7%).  Les communistes ont également protesté contre la forte majoration des tarifs pendant la durée des JO 2024 qui vise principalement les touristes, mais aussi sera pénalisante pour les travailleurs précaires et les bénévoles recrutés pendant cette période.   

Une autre politique de transport est nécessaire

Dans le contexte d’urgence climatique, les communistes proposent un renforcement massif des transports en commun afin d’offrir une alternative crédible à l’automobile. Cela suppose de dégager des moyens financiers, en priorité de l’Etat mais aussi des entreprises avec une augmentation du « Versement Mobilité ». Cela suppose également d’abandonner les projets de privatisation de la RATP et de la SNCF et de lancer un plan de recrutement de conducteurs et de revalorisation salariale de ces métiers. Cela passe aussi par des investissements pour moderniser le réseau et le matériel roulant. Les communistes qui ont organisé le 7 décembre dernier une vaste opération de distribution de tracts d’information dans les gares d’Ile de France proposeront de nouvelles initiatives pour élargir encore la mobilisation pour des transports de qualité.