Article de Vie locale - Publié le Mardi 7 Avril 2015

Victoire au 57 boulevard de Strasbourg

Un premier mouvement de grève, lancé en février 2014 dans un salon de manucures et de coiffeuses au 50 bd de Strasbourg, avait permis d’obtenir, au bout 3 mois d’occupation, la régularisation des 7 travailleuses. Une première victoire qui a déclenché en mai 2014 un mouvement analogue au 57 du même boulevard, impliquant 18 coiffeuses et manucures. Dans un premier temps, elles ont obtenu le paiement des salaires en retard et des contrats de travail. Mais le patron s’est déclaré en faillite, remettant en cause le processus de régularisation. Elles ont repris la lutte et, après 9 mois d’occupation et de multiples initiatives, elles viennent d’obtenir leur régularisation. Une victoire pour leurs droits, mais aussi un message clair en direction des patrons du quartier qui exploitent des personnes en situation de faiblesse et bafouent le code du travail.
  • Le 5 septembre dernier, l’un des nombreux rassemblements devant le salon de coiffure du 57, en présence des responsables de la CGT, des élus communistes et de nombreux soutiens.

Les élus communistes se réjouissent de la victoire des 18 coiffeuses et manucures qui vont enfin obtenir leur régularisation. C’est vendredi 3 avril que la Préfecture de Paris et le ministère de l’Intérieur ont confirmé la régularisation prochaine des 9 dernières salariées. Depuis le début du conflit, les communistes et leurs élus  ont été présents auprès des grévistes et ont multiplié les initiatives et interventions. La mobilisation qui a pris une ampleur considérable a permis d'aboutir. Mais la bataille n’est pas terminée : la plainte déposée par les travailleuses pour « traite d’êtres humains » doit être jugée sans tarder et la commission contre le travail illégal votée au Conseil de Paris sur proposition des élus communistes doit rapidement se mettre en place.

 Communiqué des élus communistes-Front de Gauche du 10ème arrondissement : Dante Bassino, Dominique Tourte et Didier Le Reste

 

Après plus de dix mois de lutte et de mobilisation, tous les grévistes sans papiers du 57 boulevard de Strasbourg, dans le 10ème arrondissement de Paris, vont enfin obtenir leur régularisation.

Dans le prolongement d’une délégation reçue au ministère de l’Intérieur le mardi 31 mars, à laquelle participait Didier Le Reste, Conseiller de Paris PCF, nous avons appris vendredi 3 avril au soir que les neuf travailleurs, encore sans-papiers, devraient recevoir le fameux récépissé (un titre de séjour avec autorisation de travail) de la Préfecture dès cette semaine. Cinq travailleurs avaient déjà obtenu des titres de séjour  à la mi-mars.

Dès l’annonce de la bonne nouvelle vendredi soir à 18H30, quelques soutiens (dont les élus communistes du 10ème Dante Bassino et Dominique Tourte) se sont rendus sur place au 57, boulevard de Strasbourg.

Les militants communistes du 10ème arrondissement ont été aux côtés des « Dix-huit » dès le premier jour et sont aujourd’hui heureux et fiers de voir leurs camarades de lutte enfin protégés par la loi après ces nombreux mois de mobilisations.

Le titre de séjour leur permettra de vivre dignement après l’exploitation qu’ils ont subie. Ils ont travaillé dans des conditions inhumaines, sans contrat de travail, pour 200 à 400 euros par mois… quand ils étaient payés… et ce en plein cœur de Paris. Les femmes s’entendaient dire que, si elles n’étaient pas contentes, elles n’avaient qu’à se prostituer…

Malgré leur grande vulnérabilité (quasiment tous les salariés étaient sans papiers), malgré la division organisée par les patrons qui séparent celles et ceux qui parlent la même langue, les dix-huit coiffeuses et manucures du salon du 57 boulevard de Strasbourg ont, le 22 mai 2014, osé dire : « Ça suffit ! Nous sommes des travailleuses et des travailleurs de France comme les autres, avec les mêmes droits ! ».

Le grand mouvement de soutien alliant, entre autres, la CGT, le PCF, le collectif des cinéastes, de nombreuses associations de défense des droits de l’Homme, la députée de la circonscription et, côté institutions, la Mairie du 10ème et la Mairie de Paris, a permis de les faire entendre.

C’est avec une grande fierté et une grande émotion que nous apprenons cette victoire, un nouvel espoir pour les 18 femmes et hommes qui se sont battus, mais également un nouvel espoir pour les autres travailleurs exploités et pour les habitants du quartier qui perçoivent enfin que les choses peuvent bouger.

C’est maintenant une nouvelle page de la lutte qui va s’enclencher dans les prochains mois pour que la plainte, que les salariés et la CGT ont déposé le 6 août 2014, entre autres, contre la traite des êtres humains et le travail dissimulé, puisse aller à son terme.

Cette victoire sera un point d’appui important pour faire respecter le droit dans l’ensemble du quartier Château d’Eau pour le bien des travailleurs et des riverains.

 De ce point de vue en appui du vœu que nous avons fait adopter au Conseil de Paris de mars dernier nous allons peser pour que se mette en place une commission visant à lutter contre le travail dissimulé dans le 10ème arrondissement.

 Paris 7 avril 2015

 

Ancien conseiller de Paris, en charge de la Politique de la ville et de l’intégration. (2014-2020)