Article de Vie locale - Publié le Dimanche 12 Mars 2017

Vivre à Paris, un droit à conquérir

  • Le 7 mars dernier, Didier Le Reste et Jocelyne Clarke, candidats communistes aux prochaines législatives dans la 5ème circonscription, ont présenté leurs propositions en matière de logement lors d’un débat qui s’est tenu rue Volta, dans un arrondissement  particulièrement marqué par la spéculation et l’emprise de fonds d’investissements à la recherche de profits maximum.

Le 7 mars dernier, les candidats aux législatives dans la 5ème circonscription (3ème et 10ème), Didier Le Reste et Jocelyne Clarke ont organisé un débat au 44 rue Volta (3ème) sur le logement, une des priorités de leur programme. En effet, 3,8 millions de français sont mal-logés et ce problème touche la majorité des couches sociales.  Les  loyers pèsent entre 30 et 50% de revenus des ménages, voire plus pour les plus défavorisés.

Jocelyne Clarke précise que dans son arrondissement,  le 3ème, le pourcentage de logements sociaux n’est que de 7%, loin des 25% prévus par la loi SRU. Elle préconise un renforcement de l’encadrement des loyers et dénonce la confiscation d’un logement sur 4 par les locations touristiques qui réduisent  l’offre de logements et favorisent  le renchérissement des loyers. Autre scandale, la mainmise des grands investisseurs souvent étrangers qui trouvent dans l’immobilier des taux de rentabilité exceptionnels. Ainsi, le  fonds d’investissement américain, Blackstone, a accaparé tout un quartier du 3ème et  s’apprête à créer 24 000 m² de bureaux.  Les communistes se sont  mobilisés et,  avec les habitants,  ont organisé de nombreux rassemblements de protestation. Yves Peschet, adjoint communiste au maire , a fait adopter par le conseil d’arrondissement un vœu demandant  de réserver  15% de la surface à la réalisation de  logements sociaux et d’équipements publics. La mobilisation doit se poursuivre pour que l’engagement soit concrétisé.

Didier Le Reste, conseiller de Paris, élu du 10ème, a rappelé que la détermination des communistes a permis de porter à 3 milliards le montant du budget consacré au logement à Paris, afin de permettre la construction de 70 000 logements sociaux à Paris pendant la mandature. Le groupe communiste s’est également  battu pour trouver les nouvelles recettes pour financer les investissements en matière de logement : augmentation des droits de mutation, surtaxe de 60% sur la taxe d’habitation pour les résidences secondaires (près de 110 000 à Paris), imposition sur les locations touristiques,  taxes sur les logements vides… Il a rappelé que dans le 10ème de nombreuses actions ont été menées avec succès par les communistes contre les ventes à la découpe et les expulsions. Depuis le début de la mandature près de 200 logements sociaux complémentaires ont été réalisés et plusieurs préemptions d'immeubles effectuées ces derniers mois vont permettre de porter bientôt à 15% le pourcentage de logements sociaux dans l'arrondissement.

Au niveau national, les candidats proposent de revenir sur les politiques menées depuis plus de 30 ans qui se sont traduites par un désengagement de l’Etat et le remplacement de l’aide à la pierre par le versement d’aides personnalisées. Elles ont pour conséquence de réduire les constructions de logements et en particulier de logements sociaux. Pour lutter contre cette baisse de la construction, les gouvernements successifs ont été amenés à proposer des mesures de défiscalisation très coûteuses (20 milliards d’euros)  au profit des investisseurs. Cette politique n’a pas amélioré la situation. Car, obnubilé par la recherche du profit, les promoteurs ont  construit des programmes immobiliers là où le foncier était le moins cher, mais où la demande était inexistante ou faible.

C’est pourquoi les candidats communistes proposent la création d’un service public, national et décentralisé,  du logement  ayant pour objectif de construire 200 000 logements sociaux par an et de porter à 30% la part des logements sociaux.  Cela implique également un réengagement de l’Etat avec un renforcement de l’aide à la pierre assurant une prise en charge de 40% du coût de construction. Une telle politique devra s’appuyer sur la création d’un pôle public bancaire qui aura pour réorienter l’épargne et le crédit au profit d’investissements utiles, répondant aux besoins des citoyens et non plus orientés vers des opérations spéculatives.