Article de Politique nationale - Publié le Mardi 24 Mars 2020

Aéroports de Paris : la privatisation a du plomb dans l’aile…

  • ADP Affiche PCF

    Depuis le 15 juin 2019, les communistes ont mené ont mené une campagne très active en organisant de multiples points de rencontres dans les quartiers ou devant les entrepises pour inviter nos concitoyens à apporter leur signature à la demande d'un référendum sur le projet de privatisation d'Aéroports de Paris. Le 10ème s'est bien mobilisé et a obtenu 5 591 signatures, soit 10% du nombre d'électeurs inscrits dans l'arrondissement. Face à la crise sanitaire et boursière que notre pays traverse, le gouvernement repousse son projet de privatisation. La mobilisation doit se poursuivre son annulation définitive.

« Les circonstances économiques ne sont pas réunies pour engager une opération de ce type », tels sont les récents propos de Bruno Lemaire, Ministre de l’Industrie et des Finances. Une bonne nouvelle pour les communistes et tous ceux qui se sont engagés pour obtenir un référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris.

Difficile aujourd’hui pour le gouvernement de lancer le processus de privatisation dans le contexte de crise sanitaire majeure et de crise boursière. La vente des parts de l’Etat         (majoritaire avec 50,6 % des parts) se ferait à un tarif nettement moins profitable pour le trésor public.

La procédure engagée en juin dernier pour obtenir un référendum a pris fin le 19 mars.          1 090 570 personnes ont apporté leur signature (5 591 dans le 10ème, soit 10% du nombre d’inscrits sur les listes électorales). Un résultat significatif malgré l’absence, au niveau national, de toute communication publique et de débats contradictoires sur les enjeux de cette privatisation.

Les communistes continuent à affirmer que cette privatisation est un triple non-sens :

  • stratégique d’abord : ADP est la 1ère entreprise aéroportuaire mondiale qui, au-delà de la France, a des participations dans plusieurs aéroports internationaux. La grande majorité des aéroports dans le monde sont sous contrôle public. Aux USA, ils le sont à 100%.
  • économique ensuite : ADP est la 2ème valeur boursière détenue par l’Etat, après EDF. Son chiffre d’affaires connait chaque année de fortes progressions et une partie des profits (environ 350 millions par an) bénéficie à l’Etat.
  • écologique enfin : la privatisation incitera à développer massivement les structures d’accueil du trafic aérien, fort producteur de GES et de nuisances, en créant de nouveaux terminaux et permettra de réaliser des opérations immobilières spéculatives sur les énormes réserves foncières qu’ADP possède, au détriment d’un aménagement équilibré des territoires.

Dans un communiqué du 18 mars 2020, Pierre Laurent, Sénateur communiste, rappelle l’engagement du Président Macron, pris lors d’une conférence de presse du 25 avril 2019, d’abaisser le seuil du RIP (Référendum d’initiative populaire) à 1 million de signatures, abandonnant ainsi le seuil de 10% des électeurs inscrits (soit 4,7 millions) instauré par M. Sarkozy en 2008.

Les communistes persistent à demander l’abandon définitif de cette privatisation, décision qui, dans le contexte actuel de crise, serait perçue comme un bradage du patrimoine public et une négation de l’intérêt général.