Article de Vie locale - Publié le Mardi 24 Novembre 2020

« Gare du Nord 2024 » : malgré quelques avancées, le projet conçu par Auchan est maintenu !

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    Suite aux annonces faites par la ville et la SNCF, l’orientation initiale du projet « Gare du Nord 2024 » reste inchangée : le choix de la SNCF de recourir à un opérateur privé se traduit inéluctablement par une explosion des espaces commerciaux et d’activités dans le but de générer le maximum de profits. Cette privatisation de la gare pour 46 ans ne contribue pas à l’amélioration des déplacements des usagers et à la qualité de vie des quartiers environnants. Une modernisation est nécessaire, mais avec des fonds publics.

     

     

Face aux vives critiques du projet « Gare du Nord 2024 » et aux recours contre le permis de construire déposés par la ville et des associations, le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, s’est saisi du dossier et a entamé des discussions avec la Maire de Paris. Elles ont abouti sur un ensemble de modifications qui viennent d’être présentées lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 23 novembre 2020.

Ces modifications ont fait l’objet d’un protocole qui a été signé par la Maire de Paris et le Président de la SNCF sans aucune concertation.  Les communistes, qui ont longtemps été les seuls à dénoncer ce projet, constatent que son orientation initiale prévoyant une multiplication des surfaces commerciales et la construction d’un énorme bâtiment sur la gare des bus est maintenue.

Ce dernier est certes amputé de 7 500 m2 (correspondant pour une part à la suppression de la salle de spectacle dont la rentabilité est incertaine), le niveau 5 étant supprimé, ainsi qu’une partie du niveau 4. Mais le maintien du bâtiment réduira les espaces de circulation des bus et constituera un ensemble de nuisances pour les résidents des immeubles mitoyens et les habitants du quartier.

Il n’en demeure pas moins que, malgré cette légère amputation, l’augmentation des surfaces commerciales et d’activités serait de plus de 25 000 m2 par rapport à la situation actuelle. Cet accroissement va obligatoirement engendrer une augmentation des flux de véhicules dans un quartier totalement asphyxié et va fragiliser les commerces du 10ème.

Quelques avancées concernant les modalités de déplacements des usagers

Le protocole contient cependant quelques avancées demandées par les communistes et les associations afin d’améliorer le déplacement des usagers de la gare :

  • La séparation des flux de départs et d’arrivée de la gare n’est pas abandonnée, mais les voyageurs des TER (les usagers du quotidien de l’IDF et des Hauts de France) pourront accéder à leur train comme auparavant, sans être contraints de monter dans le hall des départs. Pas d’allongement des temps de déplacement pour eux.
  • La création de circulations verticales complémentaires (escaliers fixes et mécaniques) entre le plateau Transilien (rez-de-chaussée) et la salle d’échanges située au 2ème sous-sol de la gare souterraine.
  • L’extension du parc à vélos porté à 3 000 places auxquelles s’ajouteront 3 000 places créées par la ville aux abords de la gare.
  • La libération du parvis de la gare grâce à la création de 200 places pour les 2 Roues motorisées en sous-sol dans le parking EFFIA et le réaménagement en sous-sol de la desserte taxis et VTC.
  • Le lancement d’une étude de faisabilité en vue de la création d’une passerelle reliant la gare et le bd de la Chapelle, mais ce projet est soumis aux résultats de l’étude et aux contraintes d’un budget de 20 M€.
  • StatioNord apporte un complément de 2 M€ afin de contribuer aux aménagements complémentaires prévus par la ville dans la rue du fg Saint Denis.

Cependant le projet s’inscrit toujours dans un modèle consumériste, totalement dépassé

Le projet de rénovation de la gare, même amendé, conduit à reproduire le modèle consumériste et anti-écologique des « galeries commerciales ». Ce modèle totalement dépassé est source de concentration de personnes en contradiction avec les impératifs sanitaires en cas de nouvelles pandémies.

C’est la conséquence du choix fait par la SNCF de recourir à un montage financier s’appuyant sur un investisseur privé dont la priorité est de privilégier des aménagements susceptibles de générer un maximum de profit, impliquant la privatisation des espaces de la gare pour une durée de 46 ans.

C’est aussi la conséquence des politiques de désengagement de l’Etat qui, depuis des décennies, prive la SNCF de moyens pour assurer sa modernisation et son développement, alors que le transport ferroviaire est celui qui répond le mieux aux impératifs écologiques de réduction de gaz à effet de serre.

Pour les communistes, la priorité est de réaliser un projet répondant à l’amélioration des conditions de transport des usagers, offrant un service public de qualité et respectueux des populations riveraines. Cela n’étant possible que par un financement public, ils demandent que le réaménagement de la gare du Nord soit pris en charge par l’Agence de Financement des Infrastructures de transport et que l’Etat et la Région signent un avenant au Contrat de plan qui est en train d’être discuté.