Article de Journal à Paris 10 - Publié le Lundi 27 Novembre 2017 - Numéro de Décembre 2017

150 000 « emplois aidés » supprimés dès 2017 : le monde associatif en danger

Depuis 1984, les emplois aidés (TUC, CES, CAE, CUI, Emplois-Tremplins, Emplois d’Avenir...) sous des modalités variées de financement, de durée et de niveau de rémunération ont permis d’assurer à moindre coût des services collectifs à la population. Ils ont également contribué à réduire l’impact et la visibilité de la montée du chômage.

A titre d’exemple, ces emplois concernent des auxiliaires de vie scolaire, des personnels de cantines, de bibliothèques et de services administratifs. Dans son ensemble, le monde associatif est lourdement impacté : centres sociaux-culturels et d’animation, structures sportives et culturelles, accueil des SDF...

Dans notre arrondissement, irrigué par deux grandes gares où se rejoignent des exilés du monde entier et où des centaines de personnes dorment à la rue, la décision du gouvernement aggrave la situation : ce sont plus de 150 emplois menacés dans le 10e d’ici la fin 2017. Dans l’un des centres sociaux, 60 bénévoles impliqués dans le soutien scolaire ou l’apprentissage du français aux migrants ne pourraient être mobilisés sans l’encadrement des salariés en contrats aidés qui garantissent la continuité des actions.

Il s’agit, au niveau national, d’un plan social sans précédent touchant 260 000 contrats sur deux ans. Le CICE versé aux entreprises (30 milliards en 2013-2014) aurait officiellement créé ou maintenu entre 50 000 et 100 000 emplois. Chacun de ces derniers a coûté entre 300 000 et 600 000 euros d’argent public ! Les nouvelles baisses de cotisations aux entreprises promises par Macron seront tout aussi coûteuses et inefficaces. La vraie réponse est de financer ces emplois dont l’utilité sociale est démontrée.