Article de Journal à Paris 10 - Publié le Mercredi 16 Novembre 2016 - Numéro de Novembre - Décembre 2016

57 boulevard de Strasbourg : les patrons voyous condamnés à un an de prison ferme!

  • Le 10 avril 2015, les travailleurs et travailleuses du salon de coiffure du 57 bd de Strasbourg posent avec leurs titres de séjour, à la sortie de la Préfecture.

     

Les 18 grévistes du 57 bd de Strasbourg ont été régularisés le 10 avril 2015. Une première victoire après plus de 10 mois d'une lutte excessivement forte pour la dignité humaine. Cette lutte a débuté en 2014, lorsque les travailleurs, essentiellement des femmes, ont décidé de relever la tête pour être considérés comme n'importe quel autre travailleur de France.  Depuis, des avancées  importantes ont été marquées.

Le 29 juin 2016, le Conseil des Prud’hommes a condamné les patrons-voyous du salon de coiffure à leur payer leurs arriérés de salaires, leurs heures supplémentaires et des dommages et intérêts. La plainte des travailleurs et de la CGT pour emploi de personnes en situation de vulnérabilité a été jugée le 10 novembre 2016. Les patrons ont été condamnés à un an de prison ferme.

Cette condamnation est un signal extrêmement fort envoyé à l'ensemble des patrons de ce secteur qui ne peut plus être une zone de non-droit : les lois doivent s'y appliquer comme sur le reste du territoire.

C’est le sens de la demande des élus communistes d’intégrer dans le cadre du Contrat local de prévention et de sécurité une fiche/ action centrée sur la lutte contre le travail dissimulé à Château d’Eau. Cette fiche prévoit notamment de rassembler travailleurs, syndicats, patrons, habitants et Mairie pour faire respecter le droit des travailleurs et en finir avec l’exploitation des sans-papiers. Les communistes du 10ème seront attentifs à la mise en application de cette fiche.

Cette lutte emblématique du 10ème arrondissement a suscité des créations culturelles. Le 1er décembre prochain, est prévue, à la Bourse du travail (3 rue du Château d'Eau), la présentation du livre de photographies de la lutte par Laurent Hazgui, en présence des travailleurs et de Didier Le Reste. Le Festival de Martigues verra, en avant-première le 24 novembre prochain, la projection du film Boulevard en lutte de Nathanaël Joussellin qui montre qu'une lutte, si dure soit-elle, peut au final être victorieuse et  contribuer à changer, dans la durée, un quartier...