Article de Journal à Paris 10 - Publié le Jeudi 21 Janvier 2016 - Numéro de Janvier - Février 2016

COP 21 : un accord en trompe-l’œil !

L'accord de Paris sur le climat a finalement été adopté par les 195 délégations réunies au Bourget. Contrairement au Protocole de Kyoto, cette fois tous les pays sont concernés, y compris les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES).

 Un succès diplomatique pour la France, mais obtenu grâce à un ensemble de compromis qui ne rendent pas le texte  juridiquement contraignant. La version finale du texte contient une multitude de termes évasifs (« recommande », « invite »…) et le remplacement du terme « doit » par « devrait » lui enlève tout caractère contraignant.

Si l’accord prévoit de limiter d’ici 2100 la hausse de la température planétaire à 2°C, voire à 1,5°C si possible, les engagements actuels des pays ne permettraient qu’une réduction des 3°C au mieux, ce qui rendrait notre monde invivable. La promesse des pays riches  faite à Copenhague d’apporter une aide aux pays en développement est inscrite, mais pas chiffrée et la structuration de ce Fonds vert reste floue (dons, prêts, subventions…) comme les modalités de sa répartition entre pays.

Par ailleurs, le transport maritime et aérien qui représente 10% des émissions de GES n’est pas pris en compte dans le texte : pas question de  remettre en cause la mondialisation des échanges, basée sur la délocalisation massive des productions si profitable aux grandes entreprises et si néfastes pour la planète.

Pour le rendre applicable en 2020, l’accord devra  au préalable être ratifié par au moins 55 pays représentant au moins 55% des émissions mondiales de GES. Chaque pays doit d’abord le traduire dans son droit national.

Pour les communistes, la bataille doit se poursuivre pour une transition écologique et sociale permettant à la fois un développement responsable et la réduction des inégalités dans le monde. Cette ambition commande que l'on sorte des politiques d'austérité en France et en Europe et que l’on agisse pour un autre partage des richesses à l'échelle du monde.

Car un développement humain durable mondial ne peut voir le jour dans le cadre de l'économie libérale mondialisée. Même Bill Gates le reconnait quand il déclare que «  le secteur privé est trop égoïste et inefficace pour offrir de réelles alternatives aux énergies fossiles ». Un immense défi à relever !