Les élections régionales qui se sont déroulées en décembre ont été marquées par un fort taux d’abstention et un score élevé de votes FN. Deux manières d’exprimer une défiance grandissante des électeurs vis à vis du politique.

Le Front de Gauche, lui, n’a pas su convaincre. Son influence régresse par rapport aux régionales de 2010, exception faite de l’Ile de France et de la Haute Normandie. Certes les médias, puis l’interruption de la campagne après les attentats de Paris, ont limité son audience, mais l’essentiel n’est pas là. Les causes profondes sont à rechercher en son sein.

Dès lors dans une société régressive où les peurs dominent et  où la démagogie va bon train, comment rendre audible une parole exigeante ? Sans doute en plaçant les citoyens au cœur de la réflexion et de l’action politique. En ayant une parole forte articulée tout à la fois sur un projet de transformation sociale et des objectifs d’action à plus court terme.

Encore faut-il lever l’obstacle principal instillé jour après jour dans les consciences, celui du  « on ne peut pas faire autrement » et pour cela dénoncer inlassablement ces nouvelles forteresses de la finance  qui dictent leurs exigences et verrouillent toute avancée sociale. Les dénoncer et s’attaquer aux privilèges qu’elles se sont arrogées et aux pouvoirs qu’elles ont confisqués.

Cela nécessite de mener autant de combats pour réduire les prélèvements financiers en promouvant de nouveaux critères de gestion, dégager des moyens pour sécuriser l’emploi, développer de nouveaux services publics, faire prévaloir des projets industriels, refonder l’Europe et promouvoir des politiques de coopération mutuellement avantageuses avec les pays du sud, changer la façon de produire les richesses et réussir la transition écologique…

La tâche est immense, mais c’est à ce prix que l’on pourra reconquérir les consciences et permettre que la politique redevienne ce bien commun aujourd’hui accaparé par la finance.