Article de Journal à Paris 10 - Publié le Dimanche 18 Avril 2010 - Numéro de Avril - Mai 2010

Menaces sur l’Hôpital Fernand Widal

  • Dans le cadre de la politique de regroupement de ses 37 hôpitaux en 12 groupes hospitaliers, la direction de l'AP-HP envisage le démantèlement de l'hôpial Fernand Widal et la relocalisation partielle de ses différentes activités.

Conformément aux orientations fixées par le gouvernement, la direction de l’AP-HP envisage le regroupement  de ses 37 hôpitaux en 12 groupes hospitaliers et la suppression de 3 000 à 4 000 postes. Un projet uniquement motivé par des considérations comptables et aucunement animé d’une visée d’amélioration de la qualité des soins ni d’un objectif d’accès à la santé pour tous.

La mobilisation de l’ensemble des personnels ces dernières  semaines a contraint la direction générale à suspendre  la mise en œuvre du plan stratégique projeté pour 2010-2014.

De son côté, la majorité du conseil de Paris a décidé de constituer un groupe de travail pluraliste, chargé d’auditionner  tous les acteurs  de l’AP-HP et d’organiser  en mai un débat au Conseil de Paris.

Notre arrondissement est directement concerné par ce projet de restructuration qui prévoit la création d’un groupe hospitalier  « Saint Louis-Lariboisière-Fernand Widal ». Dans cet ensemble, les activités de l’Hôpital Fernand Widal, voire son existence, sont menacées.  Pourtant, cet établissement comprend :

  • Une  « unité de soins longue durée » (150 lits) pour des patients âgés, en situation de dépendance, souvent de conditions modestes, souvent résidents du 10ème
  • 104 lits de SSR (soins de suite et de rééducation) et MPR (médecine physique et réadaptation).
  • Le centre Murger où sont suivis près de 1000 patients, usagers de drogues. Ce centre délivre des produits de substitution. Il prend en charge désormais des patients atteints de toutes les addictions (jeux, alcool, etc.)
  • Le centre anti poison,  avec une réponse téléphonique 24 H sur 24 : une spécificité  de réputation internationale sur les «  toxiques ».
  • Le centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) avec près de 6000 visites de dépistage du V.I.H. par an.

Concernant l’unité de soins longue durée, le projet  de l’AP-HP est de la transférer à l’hôpital Rothschild (12ème). Cela risque de se traduire par une diminution du nombre de lits, compte tenu de la volonté de l’AP-HP  de faire disparaitre la gériatrie de ses missions, au profit du privé, au prétexte que ces patients âgés dépendent du social et non du médical.

Le maintien à Fernand Widal des autres activités cliniques  est également remis en cause, mais aucune relocalisation n’est validée à ce jour.  On peut craindre cependant  qu’à  cette occasion la direction de l’AP-HP n’en profite pour  réduire ou mettre un terme aux  activités dites « non rentables ».

De tels projets constituent une menace  pour  notre service public de santé. C’est pourquoi,  la mobilisation des  usagers et en particulier des parisiens du 10ème est urgente.