Article de Journal à Paris 10 - Publié le Vendredi 21 Décembre 2012 - Numéro de Janvier - Février 2013

Mobilisation parisienne contre la réforme des rythmes scolaires

  • Les élus communistes parisiens (ici Ian Brossat et Emmanuelle Becker) lors de la manifestation du 19 décembre 2012.

Le 19 décembre dernier, plus d’un millier d‘enseignants des écoles maternelles et élémentaires a manifesté contre le projet de réforme des rythmes éducatifs et pour une réelle concertation avec le Rectorat et la ville de Paris. Alors qu’ils attendaient une « refondation » du système éducatif, les enseignants estiment que la réorganisation de la semaine (ajout d’une demi-journée et allégement de 30 minutes en moyenne les 4 autres jours de classe) n’améliorera  ni les conditions d’apprentissage, ni la réussite scolaire.

La réforme envisagée vise à  désengager  l’Etat  en transférant aux collectivités locales, et hors temps scolaire, les disciplines comme l’éducation physique et sportive, les arts plastiques et la musique. Un choix politique qui aggravera les inégalités et la concurrence entre les établissements et les territoires, les communes les moins favorisées disposant de moins de moyens que les autres.

La priorité, au contraire, est de reconstruire un service public national d’éducation, assurant le même accès pour tous, partout. La question des rythmes est systématiquement mise en avant, au détriment des grands sujets qui devraient être au cœur de la « refondation » : les contenus et méthodes d’enseignement, la formation et les salaires des enseignants, les effectifs dans les classes, la réussite de tous les élèves, l’anticipation des difficultés scolaires… ainsi que les financements des moyens matériels et humains indispensables après plus de 10 ans de réductions budgétaires.

Le maire de Paris se dit prêt à appliquer cette réforme dès septembre 2013, tout en reconnaissant son coût élevé pour les finances de la ville. Par contre, pas un mot  sur les modalités de mise en œuvre de ces activités de fin d’après-midi : en dehors des salles de classes, les écoles parisiennes disposent de peu de locaux disponibles pour faire ces activités qui concernent tous les élèves. D’autre part, Paris manque cruellement de gymnases et de salles de sports.

Pour toutes ces raisons, les enseignants demandent  qu’aucune modification des rythmes scolaires n’intervienne  à la rentrée de septembre 2013 et qu’une réelle concertation se mette enfin en place avec la mairie et le Rectorat de Paris.