Article de Journal à Paris 10 - Publié le Vendredi 11 Avril 2014 - Numéro de Avril - Mai 2014

Opération vérité sur le travail du dimanche

  • A l'initiative des communistes, rassemblement pour protester contre l'ouverture du dimanche que les grands groupes de distribution veulent généraliser.

Le dimanche 2 mars, devant un supermarché de la rue de Paradis, les communistes alertaient sur le travail du dimanche, avec comme premier objectif de faire tomber les évidences sur ses supposés « bienfaits ». Un sujet relancé lors de la campagne des élections municipales à Paris.

Porté par l’ambition d'engager une vaste déréglementation sociale, le patronat met souvent en avant la démarche « volontaire » des salariés travaillant le dimanche. Ce n’est en réalité qu’un leurre. Pour preuve, le travail du dimanche concerne en priorité les catégories de salariés les plus précaires : les jeunes de 15 à 29 ans, et particulièrement les étudiants, les femmes et les salariés ayant un contrat à durée déterminée. C’est donc bien le caractère précaire de leur situation qui pousse de plus en plus de salariés à accepter de sacrifier une partie de leur vie sociale et familiale.

 L’autre leurre consiste à considérer que l’extension du travail du dimanche va augmenter la consommation des ménages. C’est d’autant plus faux que l’idéologie qui la sous-tend vise uniquement à baisser le « coût » du travail, donc des salaires, pour diriger l’argent vers les profits et les marchés financiers et non vers l’investissement et la consommation.

Une pente inexorable ? En tous cas, pas pour les parlementaires communistes qui ont déposé une proposition de loi visant à garantir le droit au repos dominical pour l’ensemble des salariés et à limiter les dérogations de travail le dimanche aux seules activités d’utilité sociale (tels certains services publics).

Ce débat traduit une bataille entre deux conceptions de la société : celle qui place l’homme au service de la financiarisation de l’économie et celle qui le conçoit comme un être social ayant une vie familiale et des activités culturelles ou citoyennes. Des activités, elles aussi, créatrices de richesses pour l’ensemble de la société.