Article de Journal à Paris 10 - Publié le Mardi 22 Septembre 2015 - Numéro de Septembre - Octobre 2015

Tel-Aviv sur Seine: marketing politique contre droits humains

Annoncée comme événement festif et culturel, l'initiative Tel-Aviv sur Seine a suscité une large réprobation dont la presse s'est fait l'écho. Les élus communistes parisiens ont immédiatement dénoncé cette opération décidée sans concertation.

Le PS fait comme s'il n'y avait pas eu des bombardements sur Gaza presque tous les deux ans depuis 2008, 5000 prisonniers palestiniens « jugés » par des tribunaux militaires et récemment la mort d'une famille entière brûlée vive dans sa maison, non loin de Naplouse.

Morts palestiniens qui ne sont que le résultat de la poursuite frénétique de la colonisation et d'une occupation qui, depuis 66 ans, a produit des millions d’expulsés et de réfugiés. Le blocus de Gaza et le refus des dirigeants israéliens de laisser se créer un État en Cisjordanie et à Gaza, tout cela se fait avec la passivité des Israéliens. Tel Aviv n'a pas échappé à l'extrême-droitisation de la vie politique.

L'agressivité d'Israël cet été sur le terrain (tirs sur le Golan et nouveaux raids à Gaza) montre qu'on ne peut décidément pas mettre dos à dos colonisateur et victimes de la colonisation. D'ailleurs, le vote de plusieurs parlements occidentaux pour la reconnaissance de la Palestine, la mobilisation des sociétés civiles et le désinvestissement d'entreprises (Véolia, Alsthom, Orange) isolent davantage le gouvernement israélien. C'est à cette évolution qu'il convient d'être attentif.

Seule l'application du droit international garantira aux Palestiniens comme aux Israéliens de vivre en paix. Telles peuvent être résumées les raisons politiques pour lesquelles Tel-Aviv sur Seine était une initiative au minimum désinvolte.