Article de Politique nationale - Publié le Lundi 30 Novembre 2020

COVAX contre les multinationales de la pharmacie

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    La pandémie étant mondiale, l’OMS a mis en place un mécanisme appelé COVAX qui vise à mutualiser la recherche et la production de vaccins afin que tous les pays puissent disposer des mêmes moyens pour combattre la maladie. Au-delà des déclarations de soutien à cette initiative, les Etats, dont la France, refusent de s’engager sur le financement de ce projet dont le coût est évalué à 35 Mds de dollars, soit 1% des sommes engagées par les gouvernements du G20 dans le cadre de leurs plans de relance nationaux.

Pour combattre la pandémie, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a mis en place un mécanisme appelé COVAX. L’idée est simple : la pandémie étant mondiale, il est nécessaire qu’elle soit combattue avec la même efficacité sur tous les continents. Mais, on le sait, tous les pays ne disposent pas des mêmes moyens.

COVAX, c’est donc une mutualisation des connaissances, des informations, de la recherche et de la production de vaccins, mais aussi de la propriété intellectuelle. Certains chefs d’états, comme E. Macron, n’hésitent pas à tenir des propos qui prétendent défendre les droits de l’homme sur la nécessité de faire du vaccin un bien commun universel, mais les actes ne sont pas en rapport avec le discours. Ainsi la France n’a-t-elle à ce jour fait que d’hypothétiques promesses d’engagement financier dans le processus COVAX.

Chez les industriels de la santé, on continue de raisonner avec son portefeuille. Pour les laboratoires, cette pandémie a été une véritable aubaine.   Ils ont engrangé de fabuleux trésors d’argent public, sous formes diverses : subventions, précommandes de vaccins… et signé avec les Etats et les institutions des contrats dont l’opacité est totale. C’est par une indiscrétion que l’on a appris par exemple que l’une des clauses entre Astra-Zeneca et l’Union Européenne reportait sur les pouvoirs publics la responsabilité d’éventuels effets indésirables.

Ces jours-ci, l’Afrique du sud et l’Inde ont demandé à l’Organisation Mondiale du Commerce qu’il soit temporairement dérogé à la sacro-sainte propriété intellectuelle sur les brevets.

Mais la duplicité prévaut. Les pays du G20 affirment « ne reculer devant aucun effort pour assurer l’accès abordable et équitable à tous ». Pourtant, ils se sont assurés par leurs achats de disposer d’un grand nombre de vaccins et bloquent la demande de suspension des règles commerciales permettant à tous les pays de fabriquer les leurs.

Le besoin de financement pour le COVAX est évalué par l’OMS à 35 milliards de dollars, soit 1% du montant que les gouvernements du G20 ont déjà engagé dans le cadre de leurs plans de relance nationaux.

Ce n’est pas un acte de charité qui est demandé, mais tout à la fois une mesure de sécurité et un investissement dans la reprise mondiale, car la pandémie a démontré avec éclat les liens qui d’un coin de la planète nous attache à tous les autres. Personne ne sera en sécurité tant que le monde entier ne le sera pas.

Il est temps de céder à l’injonction de Marx et de sortir des eaux glacées du calcul égoïste.