Article de Politique nationale - Publié le Jeudi 17 Mars 2022

Quelle connerie la guerre !

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    L’urgence, c’est de soutenir massivement et partout les mobilisations pour un cessez le feu et l’arrêt de l’agression russe. Et comme disait Jean Jaurès : « L’affirmation de la paix est le plus beau des combats ».  

     

     

La guerre est à nos portes avec son impensable cortège de misère, de bombardements. Chaque jour des civils en paient le prix fort, des actes d’une cruauté insensée sont commis, comme le bombardement d’un hôpital. Aujourd’hui rien ne semble pouvoir arrêter Poutine qui encercle les grandes villes ukrainiennes alors que les négociations piétinent. 

Si notre monde a longtemps vécu dans l’affrontement USA / URSS, lors de la fin de l’URSS en 1991, une opportunité existait de mettre un terme à cette confrontation des blocs. Des documents attestent d’engagements oraux entre Gorbatchev et le camp occidental pour qu’aucun des États quittant l’influence du bloc soviétique ne rejoigne l’OTAN.

Pourtant en 1999, la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque en deviennent membres. Entre 2004 et 2007, ce sont 7 autres pays d’Europe centrale ou orientale, riverains de la Baltique, qui l’intègrent et plus récemment l’Albanie, la Croatie, le Monténégro et la Macédoine du Nord.

Lorsqu’au milieu des années 90, l’administration Clinton a fait ratifier par le Sénat le principe d’élargissement de l’Alliance Atlantique, des voix aux USA se sont élevées contre cette décision, telle celle de George Kennan, ancien diplomate : « Je pense que c’est une erreur tragique. Il n’y avait aucune raison de faire cela. Personne ne menaçait personne. Je pense que c’est le début d’une nouvelle guerre froide. Je pense que les Russes vont graduellement réagir de manière hostile et que cela va affecter leurs politiques. »

Cela ne dédouane en aucune manière V. Poutine qui a pris la décision d’envahir l’Ukraine, mais cela montre qu’il est grand temps de mettre en place une recherche effective de démilitarisation de la planète.

Ne pas donner des armes à la guerre

Aujourd’hui, ce n’est pas le chemin emprunté, ni par la Commission Européenne, ni par les États-membres de l’UE, ni par les USA, bien au contraire. Des armes et des moyens financiers très conséquents sont envoyés à Kiev. L’Allemagne, qui depuis la seconde guerre mondiale limitait ses moyens militaires, vient de voter une rallonge budgétaire de 100 milliards d’euros pour son budget militaire. La Pologne, il y a quelques jours, proposait de répondre favorablement à la demande de V. Zelenski d’une neutralisation du ciel ukrainien, ce qui aurait comme conséquence immédiate la généralisation du conflit.

Refuser cette guerre, c’est, dès maintenant, soutenir massivement les mobilisations pour un cessez le feu et l’arrêt de l’agression russe, et aussi soutenir les actions des forces pacifistes russes et la condamnation de toutes les actions russophobes irrationnelles que l’on a vu fleurir ces temps-ci.

À contre-courant des voix qui réclament une aide militaire et des livraisons d’armes à l’Ukraine, il faut expliquer pourquoi l’enlisement dans une guerre longue ne fera qu’accroître les souffrances en Ukraine et conforter Poutine. Et cela ferait courir le risque d’un élargissement du conflit avec intervention de l’Otan et l’apocalypse d’une guerre mondiale et d’anéantissement nucléaire. Le chef du Kremlin ne pourra être défait que par un isolement politique externe et interne.

Il faut s’opposer à tous ceux qui estiment justifiée une adhésion accélérée de l’Ukraine à l’Union Européenne, car alors, du fait de l’article 42-7 du traité européen de Lisbonne, l’intervention en Ukraine des forces militaires des pays de l’UE serait de droit et par extension celles de l’OTAN et ce serait l’entrée inévitable dans un conflit mondial.

À contre-courant de ceux qui s’inscrivent dans une logique maximaliste de sanctions économiques pour provoquer « l’effondrement de l’économie russe », il faut exiger des sanctions ciblées sur les dirigeants et oligarques et non pas celles qui se retournent en premier lieu contre le peuple russe et contre les peuples européens.

Pour la paix

La tragédie ukrainienne qui se déroule sous nos yeux nous rappelle que la planète est devenue une gigantesque poudrière. Malgré la fin des blocs en 1991, les dépenses militaires ont connu un accroissement sans frein. Le seul budget militaire des États Unis pour cette année est de 768 milliards de dollars dont 28 milliards affectés à l’armement nucléaire. L’augmentation continue de ce budget a un effet d’entrainement sur tous les autres États. Alors que, jusqu’à présent, l’Allemagne avait des dépenses militaires assez modestes, elle vient de décider d’augmenter son budget de 100 milliards. Le fait le plus marquant étant la décision d’achat aux USA d’avions F.35 pour pouvoir acheminer « sur zone » les bombes nucléaires américaines stationnées sur une base située en Allemagne.

La progression de cet arsenal militaire planétaire n’est pas un facteur de paix mais de tensions et d’immenses dangers.  Il est donc urgent de gagner une décroissance des budgets militaires et en tout premier lieu un processus de dénucléarisation total et multilatéral, comme le prévoit le programme de Fabien Roussel.