Article de Vie locale - Publié le Mercredi 18 Décembre 2013

LE CAPITAL CREE LES RICHES, LE TRAVAIL CREE LA RICHESSE

Toutes les mesures prises ces dernières années par les gouvernements successifs visent à la compression des salaires et de l’ensemble des dépenses sociales (cotisations, retraites, remboursement sécurité sociale etc…) au nom de la compétitivité des entreprises. Et pourtant, les plans de licenciements se succèdent, les fins de mois arrivent de plus en plus tôt, les difficultés s’accumulent sur la tête des salariés.
  • A l'issue de la marche du 1er décembre 2013, Pierre Laurent a dénoncé les coûts de l'évasion fiscale et annoncé la tenue des Etats généraux de la justice fiscale.

Il est une dépense dont on tait le  poids sur notre économie, c’est le coût du capital. Chaque année, ce sont environ 300 milliards d’euros qui sont prélevés sur l’économie pour rémunérer les actionnaires et payer les intérêts aux banques.

Et contrairement à ce que l’on nous fait croire cette richesse produite par notre travail est détournée de la production. La priorité, ce sont les actionnaires et le rendement de l’action ; ce qui parfois justifie des licenciements, alors même que l’entreprise est bénéficiaire, mais pas assez pour assurer l’attrait de l’action en bourse.

L’exemple vient encore d’en être donné avec l’annonce, par la direction d’ EADS, de la suppression de 5 800 postes dont 1 000 à 1 450 licenciements, suivi  d’un chantage auprès des salariés pour qu’ils acceptent des sacrifices (augmentation du temps de travail, réduction des salaires ou avantages sociaux) afin de limiter les licenciements. Pourtant, avec un carnet de commandes évalué à 700 milliards d’euros, l’entreprise n’est pas au bord du dépôt de bilan. Mais voilà, comprimer les salaires et l’emploi,  c’est bon pour la santé de l’action !

En un an, le nombre de smicards a augmenté de 500 000. De 2,6 millions en 2012, ils sont 3,1  millions de salariés en cette fin 2013, alors qu’à l’autre bout de la chaine les actionnaires voient leur rémunération augmenter. Cette année, les dividendes versés seront de 39,9 milliards pour les groupes du CAC 40, soit une hausse de 5,5 %

Il est temps d’inverser la logique, les richesses produites par le  travail doivent aller à la formation, à l’innovation, à la création d’emplois, à l’amélioration des conditions de travail. Elles doivent être utiles au pays et ne plus satisfaire le seul appétit insatiable de la bourse.