Article de Vie locale - Publié le Mardi 3 Septembre 2013

Utopie ou choix politique?

Il n'y aurait pas de salut pour le régime des retraites, hors les mesures qui pèsent sur les salariés. Les parlementaires Front de Gauche font la démonstration du contraire et déposent une proposition de loi contenant des mesures assurant le retour aux 60 ans.
  • L'un des mots d'ordre lors des manifestations de 2010 contre les projets de réforme des retraites initiés par la droite. Toujours d'actualité !

En quelques années, le nombre d’annuités de cotisation est passé de 37,5 à 42. Pourtant les jeunes entrent plus tardivement sur le marché du travail et sont frappés de nombreuses périodes d’interruption (chômage, rupture entre deux contrats...).

Aussi, l’affirmation selon laquelle « on ne touche pas à l’âge de départ à la retraite » est une monumentale supercherie. Les générations futures auront le choix entre travailler plus longtemps ou accepter une diminution très sensible de leur pension.

Il n’échappe à personne que ces réformes successives sont  particulièrement désagréables, mais il n’y aurait pas d’autre voie pour « sauver notre régime de retraite ». La potion est certes amère, mais nécessaire. C’est ce que l’on nous claironne sur tous les tons et même ceux qui en 2010 se sont joints au mouvement revendicatif  trouvent des vertus à cette médication.

Ce n’est pas l’avis des élus Front de Gauche à l’Assemblée nationale qui vont déposer, dès la rentrée parlementaire,  une proposition de loi qui fait valoir d’autres choix. Comme celui d’assujettir les revenus financiers des sociétés à un taux égal à la contribution des entreprises privées soit 9,9%. Mesure qui assurerait une ressource de 30 milliards. Et que l’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit là d’un risque de nuire à la croissance. Car aujourd’hui ce qui coûte cher à notre économie, ce n’est pas le coût du travail, c’est le coût du capital. En témoigne l’évolution sur 30 ans .

Tandis que la masse salariale diminuait, passant de 72,9% de la valeur ajoutée en 1981 à 66,6% en 2012, la part des dividendes versés aux actionnaires est passée de 5,2% à 22,5 % de cette même valeur ajoutée, sans compter le poids grandissant de la financiarisation de l’économie à travers l’endettement des entreprises auprès des marchés financiers.

Autre mesure de la proposition de loi, moduler les cotisations patronales en fonction des choix des entreprises en faveur de l’investissement, de la formation et donc de l’emploi. Il est grand temps que les aides de l’Etat aux entreprises ne soient plus versées à fond perdu, sans exigence de l’impact de ces mesures sur la société.

L’application de ces deux mesures assureraient à elles seules le droit à la retraite à 60 ans, le retour à une durée de cotisation de 37,5 ans et une pension minimum égale au smic.

Le 10 septembre, soyons nombreux dans la rue pour dire que le changement maintenant est possible à condition de rompre avec les recettes de la droite.