Article de Vie locale - Publié le Samedi 29 Novembre 2014

Victoire contre la vente à la découpe du 166/172 quai de Jemmapes !

Enfin une issue positive pour les locataires du 166/172 quai de Jemmapes. Le conflit avait commencé début 2012 lorsque la Gecina avait décidé de vendre plusieurs immeubles à Paris, dont celui du quai de Jemmapes. La ville n’ayant pas alors exercé son droit de préemption, malgré les demandes insistantes des élus communistes, c’est une filiale de BNP Paribas qui a racheté l’immeuble en avril 2012 et lancé, dès septembre 2012, la procédure de vente à la découpe, lot par lot. Les locataires se sont alors organisés et ont créé un collectif de défense qui a multiplié interventions et actions publiques. La nouvelle équipe municipale vient de prendre la décision attendue depuis longtemps : la préemption des 47 logements restants par le bailleur social Paris Habitat. Une première avancée qui en appelle d’autres : les ventes à la découpe à Paris touchent près de 5000 logements chaque année.
  • L’immeuble de la Gecina, situé au bord du canal st Martin, a été vendu en avril 2012 à une filiale de BNP Paribas qui a lancé rapidement une procédure de vente à la découpe. Menacés de devoir quitter leur logement, les locataires manifestent leur opposition.

  • Pour manifester leur mécontentement, les locataires ont  déployé des banderoles sur leur immeuble dénonçant la vente à la découpe lancée en septembre 2012 par la filiale BNP Paribas.

     

  • Les élus communistes qui ont regretté le refus de la ville d’acquérir début 2012 les 139 logements concernés, ont soutenu l’action des locataires. Ici, une intervention de Ian Brossat, alors président du groupe communiste au Conseil de Paris, lors d’un rassemblement à l’appel des locataires.

     

     

Les locataires du 166/172 quai de Jemmapes dont les appartements  devaient être vendus à la découpe par BNP Paribas sont soulagés. Ils ont été accueillis à la mairie le 25 novembre par Dante Bassino, adjoint au logement du 10e, Ian Brossat, adjoint au logement parisien, et Rémi Féraud, Maire du 10e arrondissement, pour leur confirmer que leur appartement ne sera pas vendu au plus offrant.

La Mairie de Paris va exercer son droit de préemption sur les 47 appartements concernés, permettant  à ceux  qui n’ont pas pu ou pas voulu acheter leur logement de pouvoir continuer à y vivre. Les loyers seront de type PLS (13€ par m²) pour toutes celles et ceux qui respectent le plafond de ressource.

C’est aujourd’hui l’aboutissement d’une longue bataille commencée début 2012 quand le groupe Gecina, gros opérateur immobilier,  propriétaire de plusieurs milliers de logements a décidé de vendre l’immeuble du 166/172 quai de Jemmapes (139 logements).

Les élus communistes s’étaient alors prononcés pour la préemption de l’ensemble de l’immeuble. La ville avait alors refusé,  arguant du coût élevé de l’opération, et c’est une filiale de BNP Paribas qui avait acquis l’immeuble.

Malgré l’opposition des locataires, le nouveau propriétaire avait lancé le processus de mise en vente à la découpe. Il n’avait pas hésité à exercer  de nombreuses pressions pour contraindre les locataires à partir afin de vendre leur appartement au prix fort. Les élus communistes sont intervenus de nouveau et ont fait adopter en décembre 2013 un vœu demandant que le Conseil de Paris s’engage à entreprendre une négociation  avec BNP Paribas en vue d’un achat groupé des logements occupés.

La solidarité entre les locataires qui se sont regroupés au sein d’un comité, pour connaître et faire respecter leurs droits, a également été décisive. Elle a retardé les opérations de vente à la découpe et les interventions du comité auprès du Conseil d’arrondissement et du Conseil de Paris ont permis d’aboutir à la seule solution de protection des locataires, à savoir la préemption des appartements par la ville. Une fois de plus,  la lutte collective a payé.

Ancien adjoint au maire, en charge du logement. (2014-2020)