Article de Journal à Paris 10 - Publié le Jeudi 3 Mars 2016 - Numéro de Mars - Avril 2016

Le coût du capital, plus que jamais d’actualité !

Pendant qu’un nombre de plus en plus élevé de nos concitoyens tentent de garder la tête hors de l’eau, une poignée continue à s’enrichir, quelle que soit la conjoncture économique. Selon les chiffres d’une récente publication financière, 35,3 milliards d’euros ont été versés en dividendes par les entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires en 2009, une somme conséquente mais qui a atteint 56 milliards en 2014. Soit une augmentation de près de 60% en 5 ans.

Un chiffre à rapprocher de l’étude de l’OXFAM qui révèle qu’aujourd’hui, sur la planète, 1% de la population possède autant que les 99% restants ou encore que les 62 personnes les plus fortunées détiennent plus de richesses que les 3,5 milliards les plus pauvres. Les inégalités sont donc toujours là et elles croissent de manière exponentielle.

Preuve aussi que l’économie se financiarise toujours davantage : la part des actionnaires dans le revenu global des entreprises qui était de 5,2% en 1997 est passé à 19,2% en 2013.

Il semble donc que, malgré tous les beaux discours du gouvernement et du Medef sur « l’économie réelle » après la crise financière de 2008, le casino boursier soit plus que jamais florissant. Plutôt que de saigner à blanc les salariés, ne serait-il pas temps de réguler ce marché et de réinjecter les sommes astronomiques qu’il génère dans l’investissement, la recherche et le développement de la production ? 

 

Part des actionnaires dans le revenu global des entreprises

1997 : 5,2%

2002 : 12,3%

2007 :16,2%

2013 :19,2%

(Source : Banque de France)

 En 1981 un salarié français travaillait en moyenne 14 jours par an pour les actionnaires, aujourd'hui cette moyenne est de  48 jours par an.