Article de Billet d'actu - Publié le Mercredi 18 Janvier 2017

Privée ou solidaire ?

Le seul mérite de F. Fillon avec sa fracassante annonce sur la sécurité sociale, c’est d’avoir mis au centre du débat une question de choix de société.

En 1946 la sécu voit le jour grâce à une certaine idée de la solidarité et de la dignité humaine, portée par un parti, le PCF, incarnée par un homme A. Croizat, soutenu par un puissant rapport de forces.

Aujourd’hui, le « petit » risque est déjà remboursé à moins de 50%. La proposition Fillon n’est en fait que la continuation des politiques entamées par Sarkozy et poursuivies sous Hollande. Que veut-elle ? Livrer le remboursement des « petites » affections aux assurances privées c’est à dire au marché.

Or on sait que le marché est inégalitaire. Se soigne qui en a les moyens. Il est aussi inefficient puisque les organismes à but lucratif rémunèrent leurs actionnaires, payent de la pub pour prendre des parts de marché…. Aussi leur coût de fonctionnement est de 25% quand celui de la sécu est de 6%.

Cette mesure, contreproductive sur le plan sanitaire, n’est ni avantageuse économiquement, ni juste socialement. Elle est un nouveau cadeau aux détenteurs de capitaux et elle en finit avec une gestion paritaire des dépenses de santé. La sécu administrée par des conseils au sein desquels les salariés sont majoritaires gère un tiers du salaire. Cette gestion socialisée d’une part du capital est insupportable à certains.

Défendre la sécu, ce qui ne s’oppose pas à sa modernisation, c’est donc faire le choix de la solidarité, de l’efficacité et de la justice sociale.